LE BATAILLON DE CHOC
C'est le 25 mai 1943 que
fut mis sur pied le "Bataillon d'assaut" qui très vite pris le nom de Bataillon
de Choc.
Entraîné au combat par le S.O.E. Britannique et au saut par l'A.B.T.C. Américain,
l'unité qui stationne dans la région d'Alger va très vite être rendue opérationnelle.
Un esprit particulier lié au recrutement se forge ; pour décrire le Bataillon
il n'est besoin que de la formule devenue célèbre : Chic du Cavalier, Puissance
de la Légion, Légèreté du Chasseur.
Le 11 septembre 1943, le
Bataillon commence un long périple pour la libération de la France. Un élément
de la 38 Compagnie débarque en Corse à 1 heure du matin, transporté par le sous-marin
Casabianca.
Le 14, le reste du Bataillon débarque en Corse. Une tête de pont est établie,
puis à partir du 17, aidés par la résistance locale bien organisée, les Chocs
livrent à l'ennemi une action de commandos menée en plusieurs points qui leur
permettent de garder l'initiative des engagements. Devant la menace, les Allemands
resserrent leur dispositif le long de la côte orientale le dégagement des forces
de Sardaigne par Bonifacio, Bastia et l'île d'Elbe. Malgré la disproportion
les Français attaquent les cantonnements, les P.C. et les convois. Bientôt une
4e Compagnie sera formée sur place par des natifs de l'île.
Le 4 octobre, le drapeau tricolore flotte sur Bastia. L'île servira désormais
de base de départ pour les opérations ultérieures : Raids sur les côtes italiennes,
débarquement à l'île d'Elbe, départ pour la Provence.
L'ILE D'ELBE
Le Bataillon va y connaître
sa première opération amphibie d'envergure. Le 17 juin 1944 à 1 heure du matin,
les 7 équipes du Bataillon débarquent afin de faire sauter les défenses de l'île
matérialisées par des batteries d'artillerie et le P.C. de San Piero et permettent
ainsi le débarquement d'un groupement de la 9e D.I.C. renforcé du 2e G.T.M.
Leur action dans ce débarquement fut capitale et elle leur valut la Croix de
Guerre avec palme que le Général de Gaulle épingla à l'étendard.
SUR LE SOL DE LA MÉTROPOLE
Le 2 août 1944, une section est parachutée dans le Vercors. Elle regroupe des résistants, monte des embuscades, fait régner l'insécurité chez l'ennemi et après un mois de combat, elle libère Valence aux côtés des troupes débarquées.
Le 15 août 1944, seize hommes
du Bataillon sont parachutés en Provence quelques heures avant le débarquement
sur les régions du Muy et Saint-Raphaël. Ils mènent une guerre de harcèlement
. La surprise et les actions rapides et "payantes" restent la doctrine de l'équipe
(Toulon, Aix-en-Provence, Saint-Etienne et Lyon). A Dijon, leur manoeuvre hardie
permet la prise de la ville.
Novembre 1944, dans le froid et la neige, après des semaines sous la pluie,
les hommes du Bataillon sont dans les Vosges, ils libèrent Belfort .
Alors que l'ennemi semble s'être ressaisi en Alsace , les chocs s'emparent des
débouchés de Masevaux et du Hundsrück .
En février, les Chocs sont à Colmar et Durrenentzen, où là aussi les combats furent violents. Le Rhin est franchi à Germesheim ; ils atteignent le Danube à Sigmaringen le 26 et poursuivent leur avance pour atteindre l'Arlberg le 7 mai, jour de la victoire.
"A chaque étape de l'itinéraire de victoire qui conduit la 1er Armée Française jusqu'aux portes du Tyrol, le 1er Bataillon de Choc s'est vu confier les missions les plus dures. Il n'a pas connu d'échec ! ". Maréchal de Lattre .
En pointe toujours, le Bataillon avait perdu 170 des siens et 800 Chasseurs restaient meurtris dans leur chair.