BIZERTE
 Juillet 1961, le putsch 
  d'Alger est passé depuis deux mois, l'abandon de l'Algérie par la France est 
  pratiquement décidé et les passions sont de plus en plus exacerbées. Bourguiba 
  qui a toujours été un soutien sans faille à la rébellion croit pouvoir profiter 
  de ce moment favorable pour éliminer les derniers liens qui unissent encore 
  la Tunisie à la France. 
  Le 17 juillet il prononce un discours particulièrement agressif contre l'occupation... 
  de Bizerte (entre autre) et fanatise ses troupes dans l'espoir que leur pression 
  nous fera céder. Le 19, les Tunisiens ouvrent le feu sur nos avions, il faut 
  trancher au plus vite : l'intervention est déclenchée. 
En face de 11.000 Tunisiens excités par leurs succès, le 8ème R.I.A. assure la défense du périmètre de la Base. Il ne peut tenir seul. Aussi le 19 à midi, le 2ème R.P.I.M.A. qui attend l'arme au pied depuis le 11, est mis en alerte à 1 heure. Tout le processus s'accélère et va maintenant se dérouler très vite. A 18 h 15, entre les deux pistes de l'aérodrome, la 2ème et la 3ème compagnie sautent et se regroupent sous un feu violent.

Tandis qu'ils couvrent les 
  pistes et engagent le combat avec succès, appuyés par les Corsairs de l'Aéronavale, 
  la 2ème vague de 16 Nord se pose avec précision malgré des tirs de 12,7 qui 
  en atteignent deux. 
  A la nuit, l'intégrité de la base est assurée, mais les unités sont au contact 
  direct. Le lendemain, sauf la 1ère ,en réserve, les compagnies passent à l'attaque 
  des crêtes qui dominent le terrain et bousculent après un violent combat les 
  trois bataillons tunisiens qui leur font face. La 1ère Compagnie , de son côté, 
  s'empare à 20 heures de la cimenterie. Pendant ce temps, le 3ème R.P.I.Ma du 
  Colonel Leborgne qui a été aérotransporté dans l'après-midi, vient épauler le 
  2ème R.P.I.Ma et renforcer la défense de la base jusqu'à l'arrivée du 3ème R.E.I. 
  le lendemain. 
Dans la journée du 21 débute 
  alors le dégagement de Bizerte et du Goulet mené par les deux régiments paras 
  renforcés par la Marine. Les combats de rues durent jusqu'au 22 au soir dans 
  des conditions rendues très difficiles par la présence de la population civile 
  et donc la nécessité de ne pas employer d'armes lourdes. A midi, le même jour, 
  le 8ème Hussard vient de débarquer au port de guerre. Le 23, la liaison est 
  rétablie entre tous les éléments de la Base et le combat cesse chacun restant 
  sur ses positions du moment. 
  Les paras ont perdu au cours des combats 26 tués et 69 blessés mais leur mordant 
  a permis de conserver Bizerte dans son intégrité tout en infligeant aux Tunisiens 
  des pertes sévères. 474 tués, 578 prisonniers, 26 canons, 19 mortiers, 57 mitrailleuses, 
  42 F.M., 546 armes individuelles, 37 véhicules et... un escorteur de la marine 
  tunisienne constituent le bilan éloquent par lui-même. Selon le mot du Colonel 
  Leborgne, ce fut une manoeuvre "à la française"... Bizerte, plus tard, sera 
  évacuée, mais cela est une autre histoire...