DIEN BIEN PHU
Dans le courant de l'été 1953, le corps de bataille Viêt-Minh se prépare en vue de lancer une offensive générale en direction du Laos; à cet effet, les divisions 304, 320, 308, 312, 315, 316 et 325 sont regroupées sur des bases de départ en territoire chinois à la frontière avec l'Indochine
.
Renseigné par son 2ème bureau, le général NAVARRE commandant les forces françaises décide de barrer la route aux nord-viêtnamiens en établissant un vaste camp retranché dans la cuvette de Dien Bien Phu (nord du Tonkin) à la frontière entre l'Indochine et le Laos.
Le 20 novembre 1953 l'opération "Castor" est déclenchée. C'est la plusimportante opération aéroportée de la guerre d'Indochine: 3 bataillons paras doivent sauter sur la cuvette et s'en emparer; elle est tenue par le bataillon Viêt-Minh 910.
Le soir, après 6 heures de durs combats, les paras, qui ont perdu 11 tués et 52 blessés, sont maîtres de l'ensemble de la cuvette.
Dès le 22 novembre, après une remise en état de la piste d'atterrissage, commence l'installation du camp retranché.
Dans le courant du mois de décembre, le commandement Viêt-Minh décide de faire converger vers la cuvette l'essentiel de son corps de bataille.
Au cours des mois suivants, janvier et février le dispositif de défense de Dien Bien Phu est progressivement renforcé, dans le même temps, paras et légionnaires accrochent régulièrement dans la région de forts éléments Viêt-Minh.
Le 13 mars
1954, à 17 heures, l'attaque du camp retranché de Dien Bien Phu commence.
Tout au long du mois de mars, c'est une suite d'attaques et de contre-attaques
sanglantes, les divers points d'appui du camp sont perdus puis repris, les attaques
Viêt-Minh et les bombardements d'artillerie sont incessants.
Début avril, il ne reste plus que 6300 combattants valides chez les français, les ravitaillements aériens et les évacuations deviennent problématiques alors que les combats sanglants continuent sans guère de répit.
Le 7 mai,
l'assault final est lancé sur les derniers points d'appui tenu par quelques
dizaines de parachutistes exténués par 55 jours de combat sans repos, sans sommeil
et sans nourriture correcte.
A 17 heures, le PC français donne l'ordre de cesser le feu, les Viêt-Minh s'emparent
alors de l'ensemble du camp retranché.
Les parachutistes, encore sacrifiés, toujours héroïques ont tenu jusqu'au bout de leurs forces avant d'entamer un nouveau calvaire de trois mois: l'internement dans les camps de prisonniers Viêt-Minh.