LE FRENCH SQUADRON

En arrivant le 25 juin 1940 à St-Stephen House, au Quartier Général provisoire du Général de Gaulle , à Londres, le Capitaine Bergé va faire naître le concept parachutiste au sein des Forces Françaises Libres.


Obtenant satisfaction il se lance dans une campagne de recrutement auprès de ceux qui pour une raison, quelle qu'elle soit, se trouvent en Angleterre. L'acte de naissance de la 1ère Compagnie d'Infanterie de l'Air est signé le 29 septembre 1940 par le Vice Amiral Muselier commandant les Forces Aériennes Françaises.

A Wrothan puis à Ringway, les 25 premiers volontaires s'entraînent et obtiennent leur brevet parachutiste et forment une troupe destinée à l'action clandestine en France. Tandis que l'instruction continue , le Capitaine Bergé et quatre hommes préparent dans le plus grand secret la première mission sur la France occupée : l'opération "Savannah".

Dans la nuit du 15 au 16 mars 1941, les cinq hommes largués sur la région d'Helven ne peuvent remplir leur mission initiale : le renseignement est périmé. Ils n'en profitent pas moins Pour prospecter pendant trois semaines les possibilités d'un réseau de recueil des parachutistes. Aussi lorsque Bergé et Forman rentrent en Angleterre à bord du sous-marin "Tigris", ils sont chaudement félicités.
Le 14 mai débute la deuxième mission : "Joséphine B avec trois hommes. En faisant sauter la centrale électrique de Pessac, ils obtiennent un plein succès. Ils rejoignent l'Angleterre en juillet grâce au recueil mis en place par Bergé.

A cette époque, la compagnie se scinde en deux éléments qui prennent des voies différentes : 26 paras choisis pour leur aptitude, passent sous l'égide du B.C.R.A. et vont agir dans la clandestinité jusqu'à la libération du pays; les autres, sous les ordres du Capitaine Bergé, embarquent pour le Levant, territoire sous contrôle F.F.L., afin d'y préparer la reprise du combat selon les directives de Londres.

De septembre à décembre, l'unité, devenue 1ère Compagnie de Chasseurs Parachutistes, est entraînée à toutes les techniques des combattants d'élite à l'exception des sauts par manque de moyens.
Sous la dénomination de "French Squadron" au sein du "Spécial Air Service" dont la célèbre devise "Qui ose gagne" fera bientôt le tour du monde. , elle va parfaire son instruction et compléter son effectif avant d'être engagé contre sept aérodromes ennemis en Cyrénaïque et celui d'Héraklion en Crête (Afin de permettre le passage du "Convoi de Malte").

Dans la nuit du 12 au 13 juin 1942, les équipes de Jordan, Zirnheld et Jacquier attaquent avec des chances inégales, Derna, Martuba, Berka III et Barcé. L'équipe du Commandant Bergé, la nuit suivante, pénètre sur l'aérodrome d'Héraklion où elle détruit 20 avions, 4 camions et 1 dépôt d'essence. Cette opération coûte cher à l'unité par la perte de 14 des siens et en particulier de son chef le Commandant Bergé. Mais l'importance du résultat est sans commune mesure puisque avec 300 hommes seulement, deux aérodromes ont été détruits ainsi que 48 avions, 4 camions, 1 dépôt de bombes et 1 d'essence, enfin, surtout, le convoi de Malte est passé !

Zirnheld

Fin juin, la situation s'aggrave; Rommel menace Alexandrie. Montgomery convoque Stirling et lui donne carte blanche pour semer l'insécurité sur les arrières germano-italiens. Dès le début juillet 1942, les S.A.S. sont à nouveau lâchés dans le désert et leur tableau de chasse grandit rapidement.
Les 7 et 8 juillet , 8 Messerschmidts sont détruits à Fuka 19, 18 à Fuka 18, plus 1 tracteur d'artillerie et 30 camions; le 11, 7 autres avions à Fuka 16.
Prenant une pause, Stirling revient en Egypte et obtient de Montgomery des jeeps armées de deux jumelages de mitrailleuses d'aviation. Ainsi, mieux adaptés pour réaliser des attaques surprises et des replis rapides, les S.A.S. repartent vers de nouvelles actions. Le 27 à Sidi Haneisch, avec 16 jeeps dont trois montées par des Français, Stirling détruit en quelques minutes avec certitude plus de 30 avions. Au cours du repli, le French Squadron sera endeuillé par la mort de L'aspirant Zirnheld dont la "prière" deviendra l'acte de foi des parachutistes français.

Pour le French Squadron, l'opération "Perce-Neige " sur Benghazi sera la dernière action avec le S.A.S. Regiment. Bien que cette action n'obtienne pas le résultat escompté par Stirling, elle a le mérite d'obliger l'Afrika Korps à retirer toute une division du front pour assurer la défense de la ville contre 120 parachutistes. Finalement, la 1ère Compagnie de Chasseurs Parachutistes embarque le 10 décembre 42 vers l'Angleterre pour y préparer la libération du sol national.

Le Lieutenant Jordan et quelques cadres restent à Kabret avec ceux qui à l'instruction depuis juillet, constituent le premier noyau de la 2ème Compagnie de Chasseurs Parachutistes.
Pour eux l'épopée commence en janvier 43 en Tunisie où l'Afrika Korps vient de se replier sous la pression des événements. Dans la nuit au 23, malgré la densité des troupes ennemies , nos paras réussissent à forcer la trouée de Gabès. Traqués par le Allemands les S.A.S. ajoutent cependant à leur actif 34 destructions et, malgré la capture du Colonel Stirling et du Capitaine Jordan, continuent leur mission jusqu'à épuisement total de moyens. Ayant franchi les lignes allemandes et après quelques jours de repos en Algérie, le survivants sont dirigés vers l'Angleterre fin mars. Selon le voeu du Générai de Gaulle, ils vont constituer les unités qui feront partie de la Force d'invasion, libératrice de l'Europe.