INDOCHINE 1946-1954
1946 : les paras d'une demi-brigade SAS interviennent au Laos, au Cambodge, puis au Tonkin. La guerre d'Indochine est commencée. Elle durera huit années. 150 opérations aéroportées environ eurent lieu, depuis le parachutage d'une section jusqu'au largage à Dien Bien Phu de six bataillons.
La boue et le sang symbolisèrent
ces huit années de guerre. Les rizières, les marais, les sangsues, les moustiques,
autant d'ennemis qui s'alliaient aux Viets contre les paras. Parfois, de la
rizière lisse, aux reflets de plomb fondu, jaillissait l'ennemi. Couché dans
l'eau, du riz piqué dans sa tunique, il attendait la colonne qui s'étirait,
fourbue, sur la diguette. Là où beaucoup auraient fui, le para faisait face
et ripostait , avant de contre-attaquer .
C'était une guerre sans front et sans fin ; une guerre sans sommeil. Parce qu'il
avait toujours les sens en éveil, parce qu'il se battait d'instinct, parce qu'il
était maigre et tout en nerfs, le para français devint le léopard, qu'il ne
cessera plus d'être dans le combat...
Des coups de main fructueux sur des repaires viets comme celui de Binh Hoa (20 mars 1947) démontrent le succès des actions de type SAS.
Parmi les 150 opérations aéroportées de la guerre d'lndochine, cinq furent de grande envergure, avec un effectif supérieur à 1 000 hommes, et une trentaine d'importance moyenne, avec un effectif variant entre 400 et 1 000 hommes . Les autres constituent une pléiade d'actions d'abord offensives, comme les raid de destruction, puis, à partir de 1950, défensives.
Le général Giap n'abandonnant
pas son projet de conquérir le pays Thaï et de pousser jusqu'au Laos ; une base
aéroterrestre fut établie à Dien Bien Phu pour couper la route aux divisions
viets et les " casser ".
La bataille de Dien Bien Phu proprement dite dura 56 jours, du 13 mars au 7 mai 1954. Le premier jour de l'attaque, l'effectif du camp s'élevait à 10813 hommes, dont 40 % de parachutistes. Puis, entre le 14 mars et le 5 mai, 4236 parachutistes furent largués, dont 3000 de nuit ; ce fut en pure perte. Les paras résistérent héroïquement. Le 1er mai, Giap lançait l'ultime assaut, le 7 mai à un contre dix, c'était la capitulation.